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est placé entre la tête et le renflement du ventre. Parfois, cet organe, qui le plus souvent est unique, devient multiple, comme on le voit chez les Ioules et les insectes allongés ; et c’est là ce qui fait qu’ils vivent encore après qu’on les a coupés en deux. Le vœu de la nature est bien qu’un tel organe soit toujours unique ; et quand elle ne le peut pas, elle fait du moins cet organe unique en fait, et multiple en puissance. Du reste, ceci est plus ou moins évident selon les divers animaux.

§ 36[1]. D’ailleurs, les organes nécessaires à l’alimentation ne sont pas les mêmes dans tous ces animaux, et ils offrent des différences considérables. Chez quelques-uns, ce qu’on appelle le dard est dans la bouche ; et l’on dirait que c’est en quelque sorte un composé qui réunit tout ensemble les fonctions de la langue et celles des lèvres. Ceux qui n’ont pas leur dard en avant ont cet organe de sensibilité à l’intérieur des dents ;

  1. . Des différences considérables… Ces observations sont fort exactes. — Les fonctions de la langue et celles des lèvres. Remarque fort ingénieuse, et tout à fait neuve du temps d’Aristote. — Cet organe de sensibilité à l’intérieur des dents. Cette théorie est peut-être moins acceptable que les précédentes. Le système nerveux des insectes est en général composé d’un cerveau formé de deux ganglions opposés, donnant huit paires de nerfs, et de douze ganglions inférieurs. Le lieu où Aristote place la sensibilité chez les insectes paraît choisi d’une manière arbitraire. Voir Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 293 et suiv., édit. de 1830 ; voir aussi la zoologie de M. le Dr Claus, pp. 548 et suiv., trad. franc.— L’intestin tout droit, et simple. Ceci n’est pas très exact ; et le tube digestif des insectes est, au contraire, étendu et compliqué ; voir la Zoologie de M. Claus, p. 543.