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et de son principe. § 34[1]. Ce qui prouve bien que cet organe est analogue au cœur, c’est d’abord le lieu où il est placé ; car ce lieu est le même ; et ensuite c’est la douceur du liquide, qui semble parfaitement cuit et sanguin. Dans les testacés, le siège principal de la sensibilité est disposé de même ; mais c’est moins apparent. Chez les animaux qui sont immobiles, on doit toujours chercher ce principe dans le milieu des deux organes, dont l’un reçoit la nourriture et dont l’autre accomplit la sécrétion, soit spermatique, soit excrémentielle. Dans tous les animaux qui se meuvent, ce milieu est toujours à chercher entre la droite et la gauche. § 35[2]. Chez les insectes, ainsi qu’on l’a dit dans des Études antérieures, l’organe de ce principe

  1. Analogue au cœur. Le mécanisme de la circulation est assez compliqué chez les mollusques ; ils ont trois ventricules ; mais il ne paraît pas qu’ils aient un organe qu’on puisse appeler leur cœur ; voir Cuvier, loc. cit. La douceur du liquide. De quel liquide peut-il être question ici ? C’est ce qu’on ne voit pas. — Parfaitement cuit et sanguin. Quelle que soit la valeur de ces explications, elles prouvent avec quel soin Aristote avait fait l’anatomie de ces animaux, si difficiles à observer, même aujourd’hui, avec tous les moyens que nous possédons. — Le siège principal de la sensibilité. Voir plus haut, § 32. — Est disposé de même. Il aurait fallu plus de précision dans ce rapprochement. — Dans le milieu des deux organes. Ce qui ne veut pas dire que toujours le siège du principe sensible soit à égale distance des deux extrémités, celle par où entre la nourriture, et celle par où sort le résidu. — Entre la droite et la gauche. On ne sait s’il s’agit ici du cœur dans les vertébrés, ou du centre phrénique.
  2. Dans des Études antérieures. Ceci se rapporte sans doute à l’Histoire des Animaux, où tout un chapitre, liv. IV, ch. VII, pp. 67 et suiv. de ma traduction, a été consacré aux insectes. — Entre la tête et le renflement du ventre. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. VII, §§ 2 et suiv., p. 68. — Ioules. Le nom grec a été conservé par la science moderne à toute une famille d’arthropodes chilognathes, les Iulides ; voir la zoologie de M. Claus, p. 533, trad. franc. Les anneaux de ces insectes sont en nombre indéterminé. — Après qu’on les a coupés en deux. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. VII, § 3, p. 68.