Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

Aussi, toutes leurs dents sont-elles aiguës pour déchirer la nourriture qu’ils prennent. Aussi encore, ces dents sont-elles nombreuses et répandues en plusieurs endroits, afin qu’au lieu de broyer, elles divisent, grâce à leur nombre, en une foule de morceaux les aliments que prend l’animal. Elles sont en outre recourbées, parce que c’est dans ces conditions que consiste toute leur force.

§ 9[1]. La bouche que la nature a donnée aux animaux leur sert pour ces diverses fonctions et leur sert aussi pour la respiration, dans toutes les espèces qui respirent et qui tirent leur refroidissement du dehors. Ainsi que nous venons de le dire, la nature, dans

  1. . la bouche. Voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. II, § 1, p. 21 de ma traduction, et aussi livre. II, chapitre IV, page 133 de ma traduction. — Pour la respiration. C’est sans contredit une des fonctions de la bouche ; mais c’est plutôt encore par le nez qu’on respire l’air du dehors, puisque les narines sont toujours ouvertes, tandis que la bouche ne l’est pas toujours. — Leur refroidissement du dehors. Voir le traité spécial de la Respiration dans les Opuscules psychologiques, pp. 359 et suiv. Aristote y réfute les opinions de ses prédécesseurs, Démocrite, Anaxagore, Diogène, Empédocle, Platon dans le Timée ; il établit que c’est par la bouche bien plus que par le nez qu’on respire, et qu’il y a nécessairement besoin que la fonction de la respiration vienne à refroidir le feu vital, qui consumerait l’animal, si rien ne venait le tempérer, id. ibid., ch. VIII, p. 374. Voir Cuvier, Anatomie comparée, leçon XXVIe, consacrée à la respiration. — Nous venons de le dire. Plus haut, § 5. — Au combat et à la lutte. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Chez d’autres. Il n’y a que l’homme tout seul qui ait la parole. — Chez tous les animaux. Le traité de la Respiration commence par constater que tous les animaux sans exception ne respirent pas ; les seuls animaux qui respirent sont ceux qui ont des poumons ; voir ch. I, p. 350 de ma traduction.