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pour en sucer plusieurs, et elles ressemblent aussi à ceux des animaux qui se détachent, parmi ceux qu’on vient de nommer, mollusques et crustacés. On pourrait en dire autant des testacés.

§ 32[1]. Les organes de l’alimentation, qui sont absolument nécessaires à tous les animaux, sont tels qu’on vient de les décrire ; et par une suite non moins évidente, il faut aussi qu’ils aient une partie correspondante à celle qui, chez les animaux pourvus de sang, constitue le siège principal de la sensibilité ; car c’est là une partie indispensable à tous les êtres animés. Dans les mollusques, c’est une partie liquide placée dans une membrane, par laquelle l’œsophage s’étend jusqu’à l’estomac ; cette membrane est plutôt en arrière ; et c’est ce qu’on appelle parfois la Mytis.

  1. Les organes de l’alimentation… Cette étude a commencé plus haut avec le chapitre V, pour les animaux qui n’ont pas de sang. — Le siège principal de la sensibilité. Il faut se rappeler que, dans les théories d’Aristote, c’est la sensibilité qui constitue essentiellement l’animal et le sépare de la plante, qui n’a que la faculté de nutrition. Cette théorie est profondément juste, et la science l’a conservée comme un de ses principes fondamentaux. — Dans les mollusques… Les détails anatomiques qu’Aristote donne ici sur les mollusques ne sont pas très exacts ; mais l’organisation de ces animaux est très obscure, et il est fort difficile de distinguer les viscères. — Une partie liquide. Ou, Humide. — Une membrane… Je ne crois pas que la science actuelle reconnaisse rien de pareil. Est-ce le système nerveux, est-ce la circulation des mollusques qu’Aristote veut décrire ? La principale masse médullaire, qu’on appelle leur cerveau, est placée en travers de l’œsophage, qu’elle enveloppe comme d’un collier. Voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 2, édit. de 1830. — La Mytis. Dans l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. I, § 17, p. 12 de ma traduction, la mytis des mollusques est la membrane où est contenue l’encre des céphalopodes. Ici, la mytis semble être plutôt le siège de la sensibilité. — Crustacés. Dans l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. II, consacré aux crustacés, Aristote ne parle pas de leur mytis.