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s’il en est, se rapprochent de la plante en ce qu’elles ne peuvent vivre comme elle qu’en étant attachées à quelque chose. On pourrait croire qu’elles ont quelque sensibilité, parce qu’elles ont une partie charnue ; mais on ne sait comment on doit les classer. Cet animal a deux conduits et une seule fente, qui reçoit le liquide propre à sa nutrition, et qui rejette le résidu de ce fluide. On ne voit pas clairement qu’il ait des excréments, comme les autres testacés. § 30[1]. On pourrait donc à bien juste titre et très particulièrement l’appeler un végétal, ainsi que toutes les espèces d’animaux qui lui ressemblent, puisque le végétal n’a pas non plus d’excréments. La fente légère qui est au milieu peut bien être prise pour le point essentiel de la vie. Quant aux animaux qu’on appelle tantôt Cnides, et tantôt Acalèphes, ce ne sont

  1. Un végétal. Le rapport indiqué par Aristote est réel, puisque le végétal n’a pas non plus d’excrétion ; mais il y a encore d’autres rapports non moins importants, l’immobilité, par exemple. — Pour le point essentiel de la vie. C’est là une théorie qui peut être exacte ; mais qui ne semble pas s’appuyer sur aucun fait. — Cnides. Acalèphes. Sur la cnide ou acalèphe, voir l’Histoire des Animaux, liv. V, ch. XIV, § 1, p. 187 de ma traduction. La zoologie moderne a conservé le nom d’Acalèphe pour les orties de mer, qui forment la troisième classe des zoophytes. Ce ne sont pas en effet des testacés, et Aristote a raison de les distinguer. — Ils sortent de toutes les divisions admises. Et qui chez les Anciens ne pouvaient pas être poussées aussi loin que chez nous ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 274. — De la plante et de l’animal. D’où leur nom de zoophytes, ou animaux rayonnes, quatrième et dernier embranchement des animaux, selon Cuvier. — Quelques espèces se détachent. C’est exact. Par exemple, les méduses nagent en contractant et en dilatant leur ombrelle, bien que leur substance soit gélatineuse et sans fibres apparentes. Parmi les polypes, les uns se fixent par leur base ; les autres peuvent la détacher tout à fait et nager ; voir Cuvier, loc. cit. pp. 274 et 290. — Bien qu’elles aient une bouche. Le fait est exact ; et dans la plupart des espèces, cette bouche tient lieu aussi d’anus.