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qu’ils se donnent en tous sens. Leurs piquants leur servent de pieds.

§ 26[1]. Quant aux téthyes, leur nature diffère très peu de la nature des plantes, bien qu’elles soient plus animales que les éponges, qui sont tout à fait dans la condition de la plante. C’est que la nature passe sans discontinuité des êtres sans vie aux animaux qui en sont doués, par l’intermédiaire d’êtres qui ont la vie, sans être cependant des animaux ; et ces êtres sont tellement rapprochés les uns des autres, qu’ils ne semblent offrir qu’une différence excessivement légère. § 27[2]. Pour l’éponge, qui ne peut vivre, comme on l’a dit, que quand elle est attachée à quelque chose, et qui ne vit plus quand on la détache,

  1. Quant aux téthyes. Voir plus haut, § 17. — Diffère très peu de la nature des plantes. Et de là, leur nom de Zoophytes, qu’Aristote n’a pas inventé, à ce qu’il semble, mais qu’il a indiqué aussi clairement que possible. — Que les éponges. Cuvier place les éponges, parmi les polypes à polypiers, à la suite des téthyes (Théthyes) id. ibid., p. 321. — La condition de la plante. Les éponges sont des corps marins fibreux ; elles n’ont de sensible qu’une sorte de gélatine ténue qui se dessèche sans laisser aucune trace ; Cuvier, id. ibid., p. 322. — C’est que la nature. La zoologie actuelle ne pourrait pas dire mieux. — Excessivement légère. Et c’est là ce qui fait que la science a tant de peine à les classifier.
  2. Comme on l’a dit. Voir l’Histoire des Animaux, livre V, ch. XIV, §§ 3 et suiv., pp. 187 et suiv. de ma traduction. — Quand on la détache. Du rocher, où elle est implantée. — Les holothuries, ainsi dénommées. La science moderne a conservé ce nom pour des échinodermes pédiceliés ; mais elle ne place pas les holothuries aussi près des éponges que le fait Aristote ; elles ont une organisation assez compliquée, avec bouche, intestin, œsophage, anus, etc.; voir Cuvier, Règne animal, t. III, p. 238. — Les poumons marins. Je ne sais si on peut confondre ces poumons marins d’Aristote avec les pulmonés de la zoologie moderne, dont l’organisation est très supérieure à celle des holothuries et surtout des éponges ; Cuvier, loc. cit., pp. 37 et 46. — Aucun des sens. Ceci ne peut pas s’appliquer absolument aux holothuries ni surtout aux pulmonés, qui ont au moins le toucher.