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rempli de nourriture. Mais les intervalles étant au nombre de cinq, il a fallu que l’estomac, qui correspond à chacun d’eux, fût également partagé en cinq. C’est par la même raison que le nombre des dents doit être de cinq aussi ; et la nature sait par là donner et répartir à toutes ces parties une organisation égale.

§ 25[1]. On voit donc pourquoi le hérisson a des œufs en nombre impair, et pourquoi ces œufs sont au nombre de cinq. Ce qui fait que les uns ont des œufs très petits, et que les autres ont de grands œufs, c’est que les derniers ont naturellement plus de chaleur. La chaleur a la force de cuire davantage les aliments ; et voilà pourquoi les hérissons qui ne sont pas comestibles sont aussi plus remplis d’excrétion. C’est la chaleur de leur nature qui les dispose à être plus mobiles, de sorte qu’ils vont à la pâture et ne restent pas en place. Ce qui le prouve bien, c’est que ces sortes de hérissons ont toujours quelque chose à leurs piquants, par suite évidemment des mouvements

  1. On voit donc… La conclusion n’est peut-être pas aussi certaine que l’auteur semble le croire. — Des œufs. Ou plutôt : Ce qu’on appelle des œufs. — Plus de chaleur. Le fait n’est pas impossible ; mais rien ne le prouve. — Qui ne sont pas comestibles. Cette traduction n’est pas certaine, parce que la signification du mot grec lui-même ne l’est pas. Les manuscrits n’offrent pas de variante. — Quelque chose à leurs piquants. L’explication est ingénieuse, et selon toute apparence, elle est vraie. — Leurs piquants leur servent de pieds. Ceci n’est exact qu’en partie. La surface du test est armée d’épines articulées sur de petits tubercules, et mobiles au gré de l’animal ; elles servent à ses mouvements avec les pieds, qui sont situés entre elles ; voir Cuvier, Règne animal, t. III, p. 231, édit. de 1829-1830.