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n’ont cette partie que d’un seul des côtés de la circonférence.

§ 23[1]. Il y avait donc nécessité qu’il y eut trois ou cinq œufs, ou tel autre nombre impair ; mais à trois, ils eussent été trop éloignés ; à plus de cinq, ils eussent été continus en se touchant. La première alternative n’était pas la meilleure ; la seconde était impossible. Il fallait donc que ces animaux eussent cinq œufs. § 24[2]. C’est par la même raison que l’estomac de ces animaux est divisé en autant de parties, et que le nombre de leurs dents est ce qu’il est, c’est-à-dire de cinq. Chaque œuf étant en quelque sorte un corps de l’animal, il fallait nécessairement que chaque œuf fût dans un rapport semblable avec son genre d’existence, puisque c’est de là que l’animal tire sa croissance ; car s’il n’y avait eu qu’un seul estomac, les dents eussent été trop loin, ou elles auraient rempli toute la place, de sorte que le hérisson eût eu grand’-peine à se mouvoir, et que le creux ne se serait pas

  1. Trois ou cinq… cinq œufs. Ceci semble bien indiquer que ce qu’Aristote appelle ici des œufs n’est que la division des oursins en cinq compartiments.
  2. L’estomac de ces animaux… Si tous ces renseignements ne sont pas exacts, et s’ils n’ont pas été ratifiés par la science moderne, ils prouvent du moins avec quelle attention Aristote avait étudié et cherchait à comprendre toutes ces organisations inférieures. — Le nombre de leurs dents. Qui est bien de cinq, comme le dit Aristote. — Chaque œuf. Cette indication semble bien correspondre aux cinq compartiments des oursins. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. V, p. 56 de ma traduction. — À se mouvoir. Bien que les oursins fassent partie des échinodermes pédicellés, le mouvement est bien peu marqué chez eux. Leurs pieds ainsi nommés sont les tentacules qui passent par les petits trous de l’enveloppe. On les compte par centaines, et c’est en les allongeant ou en les raccourcissant que ces animaux peuvent se mouvoir ; Cuvier, loc. cit., p. 224. — L’estomac… partagé en cinq. Dans les oursins, la bouche est garnie de cinq dents enchâssées dans une charpente calcaire très compliquée, ressemblant, dit Cuvier, à une lanterne à cinq pans. C’est sans doute ce qu’Aristote aura nommé des estomacs ; Cuvier, loc. cit., p. 231, édit. de 1829.