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côté, à gauche. On a tort du reste d’appeler cela un œuf ; car ce n’est que de la graisse, comme chez les animaux qui ont du sang, quand l’animal se porte bien. Aussi, cet œuf prétendu ne se montre-t-il qu’aux époques de l’année où l’animal est en pleine santé, au printemps et à l’automne ; car tous les testacés souffrent du froid et de la grande chaleur ; et les deux excès de température leur sont également nuisibles. § 20[1]. On le voit bien par les hérissons de mer ; car ils ont cet œuf dès leur naissance, et ils l’ont plus gros pendant les pleines lunes, non pas parce qu’ils mangent davantage, ainsi qu’on le suppose, mais parce que les nuits sont plus échauffées par la lumière de la lune. Comme ils n’ont pas de sang, ils supportent mal le froid, et ils ont besoin de chaleur pour se réchauffer. Aussi, sont-ils partout mieux portants durant l’été,

  1. Les hérissons de mer. Ou, Oursins. — Ils ont cet œuf dès leur naissance. Ici encore, il est bien difficile de voir ce qu’Aristote a voulu décrire ; il n’y a rien dans les oursins qui puisse y répondre ; voir Cuvier, loc. cit., p. 230. — Ainsi qu’on le suppose. L’auteur aurait dû nommer les naturalistes qu’il réfute. — Par la lumière de la lune. C’est une observation délicate, puisque la chaleur de la lune est à peu près nulle. — L’Euripe de Pyrrha. Voir l’Histoire des Animaux, livre V, ch. X, § 3, p. 157 de ma traduction, où tous ces détails sont déjà donnés presque mot pour mot.