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nécessaires, les femelles ne les ont plus ; et voilà comment, dans l’espèce des cerfs, les mâles ont des cornes, et comment les femelles n’en ont pas. Les cornes des bœufs-femelles diffèrent également des cornes des taureaux ; et la même différence se retrouve chez les moutons. Dans les espèces qui sont armées d’ergots, le plus souvent les femelles n’en sont pas pourvues.

§ 8[1]. Les mêmes variétés se retrouvent pour d’autres organes de même ordre. Tous les poissons ont les dents alternées en scie, excepté le poisson qu’on appelle le scare. Beaucoup de poissons ont même des dents sur la langue et au voile du palais. La cause de cette organisation, c’est qu’étant nécessairement plongés dans le liquide, ils l’avalent en même temps que leur nourriture, et qu’ils doivent rejeter bientôt le liquide absorbé. Ils ne peuvent donc pas être longtemps à broyer leurs aliments, parce que le liquide pénétrerait jusque dans leurs cavités intérieures.

  1. Tous les poissons… Cette généralité sur les dents des poissons n’est peut-être pas très juste ; car, selon Cuvier, la classe des poissons varie plus que toutes les autres en ce qui concerne les dents ; voir Anatomie comparée, XVIIe lec. p. 111, 1e édit. — Le scare. Voir sur le scare l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. IX, §§ 7, 9 et 10, p. 162 de ma traduction. — Sur la langue et au voile du palais. Ces détails sont exacts. — En même temps que leur nourriture. Remarque fort neuve au temps d’Aristote. — Sont-elles aiguës. L’observation est juste pour le plus grand nombre des poissons ; mais il y a des exceptions. — Elles divisent, grâce à leur nombre. Il est bien probable que c’est là en effet le but de la nature. — Toute leur force. Tous ces détails sont des plus curieux et des plus intéressants.