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n’a pas donné de nom. § 18[1]. Les genres de hérissons étant fort multipliés, puisqu’il n’y a pas pour eux un genre uniforme, tous sont pourvus de ces organes ; mais, chez tous, les œufs ainsi nommés ne sont pas comestibles ; et ces œufs sont très petits, à l’exception de ceux de la surface. Du reste, c’est là une observation qu’on peut faire sur tous les autres testacés ; la chair de tous n’est pas également bonne ; et leur excrétion qu’on appelle le micon est mangeable chez les uns, tandis qu’elle ne l’est pas chez les autres. Chez les turbines, le micon est dans la spire ; dans les univalves, elle est dans le fond, comme chez les lépades ; et, dans les bivalves, elle est à la jointure qui les ferme. § 19[2]. Chez les bivalves, ce qu’on appelle l’œuf est à droite, et la sortie des excréments se fait de l’autre

  1. Étant fort multipliés. Ceci est fort exact, et l’on peut voir dans Cuvier, t. III, pp. 218 et suiv., édit. de 1829, tous les genres et les espèces des échinodermes pédicellés et sans pieds, parmi lesquels on peut distinguer les astéries, les oursins, les holothuries, les molpadies, etc., etc. — Ainsi nommés. Cette formule prouve qu’Aristote ne se trompait pas, et qu’il voyait bien que ces œufs prétendus n’étaient pas de véritables œufs. Aujourd’hui même, l’organisation de ces zoophytes, ou rayonnes, n’est pas parfaitement connue. On mange au printemps les ovaires des oursins, qui sont rougeâtres et d’un goût assez agréable. Voir Cuvier, loc. cit., p. 232. — Le micon. Ou La micon, puisque le mot grec est féminin ; voir sur le micon, l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. II, § 19, et ch. IV, § 13, p. 46 de ma traduction. On ne sait pas précisément quelle est la matière qu’Aristote appelle le micon ; il est possible que ce soit la liqueur qui est épanchée dans toute la cavité des échinodermes, et qui se porte au gré de l’animal dans la partie extérieure, qu’elle étend, ou qui rentre dans la partie vésiculaire intérieure ; Cuvier, loc. cit., p. 224. — Les lépades. Voir plus haut, § 13.
  2. Ce qu’on appelle l’œuf. Il est difficile de savoir ce qu’Aristote appelle l’œuf dans les bivalves ; et il n’y a rien dans la zoologie moderne qui puisse servir à l’expliquer. C’est peut-être le pied, qui est attaché entre les quatre branchies. La bouche est à une extrémité et l’anus à l’autre ; aux côtés de la bouche, sont quatre autres feuillets triangulaires, qui servent de tentacules. Tout en constatant que l’on a tort d’appeler cette partie des bivalves un œuf, Aristote donne des détails trop longs pour qu’on puisse croire qu’il s’est complètement trompé ; voir Cuvier, loc. cit. y p. 117. Si ce n’est pas le pied des bivalves qu’Aristote prend pour un œuf, ce ne peut être que leur bouche, qui cependant ne doit pas varier avec les saisons.