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§ 4[1]. Quant aux insectes, quelques-uns ont également une trompe, qui sort de leur bouche ; et telles sont les abeilles et les mouches, dont on a parlé déjà. Ceux des insectes qui n’ont pas un aiguillon antérieur, ont un organe de ce genre dans la bouche, comme l’ont les fourmis et tels autres insectes analogues. Parmi eux, les uns ont des dents, qui sont d’ailleurs organisées autrement, comme en ont les mouches et les abeilles ; les autres, dont la nourriture est liquide, n’en ont pas ; car beaucoup d’insectes ont des dents, qui leur servent non à se nourrir, mais à se défendre. § 5[2]. Les testacés ont tantôt, comme on l’a dit au début, cet appendice très dur qu’on appelle leur langue, et tantôt les deux dents, qu’ont les crustacés ; et tel est le limaçon. § 6[3]. A la suite de la bouche, les mollusques ont un long œsophage ; et après l’œsophage, un gésier

  1. Dont on a parlé déjà. Plus haut, livre II, ch. IV, § 3, il a été question de l’abeille ; mais ceci doit se rapporter surtout à l’étude approfondie qui a été faite de l’abeille dans l’Histoire des Animaux, livre IX, ch. 26 et 27, p. 228 et suiv. de ma traduction. Voir également sur les mouches et les fourmis l’Histoire des Animaux, livre V, ch. 7, p. 142 de ma traduction. Tout ce paragraphe sur les insectes paraît ici déplacé, puisque l’auteur revient immédiatement aux crustacés, qu’il avait commencé à étudier dans le paragraphe précédent.
  2. . Au début. Plus haut, § 4. — Le limaçon. Voir l’Histoire des Animaux, livre IV, ch. 4, § 4, p. 3 de ma traduction, et aussi livre IV, ch. 2, § 20 ; ibid. ch. 4, § 11, p. 44.
  3. Un long œsophage… gésier pareil à celui des oiseaux. Voir l’Histoire des Animaux, livre IV, ch. I, § 16, p. Il de ma traduction. Ces détails sont exacts, si on les rapporte aux céphalopodes. Après la bouche et les deux mâchoires, leur œsophage se renfle en jabot, et donne dans un gésier aussi charnu que celui d’un oiseau. Puis, vient un troisième estomac où le foie, qui est très grand, verse la bile par deux conduits. L’intestin est simple et peu prolongé ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 9e édition de 1830 ; le naturaliste français s’accorde de tous points avec le naturaliste grec. — Les seiches et les polypes. Voir Cuvier, loc. cit., page 11. — Teuthies. Ou Teuthides. C’est le calmar, le petit ou le grand, Loligo vulgaris, ou une espèce très rapprochée ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 14 ; et le catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 150, n° 6. — Deux cloaques en forme d’estomacs. Je ne trouve pas des détails analogues dans les ouvrages modernes de zoologie. Les céphalopodes ont deux branchies, une de chaque côté ; la grande veine cave, arrivée entre elles, se partage et donne dans deux ventricules charnus ; ce sont ces ventricules qu’Aristote aura appelés des estomacs. Voir Cuvier, id. ibid., p. 9.— D’une chair plus molle. Les calmars n’ont pas de coquille ; mais, en place, ils ont dans le dos une lame de corne en forme de lancette.