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organe qui réponde au cœur, puisque, chez tous les animaux sans exception, la sensibilité qui appartient à l’âme, et qui est la cause de la vie, doit résider dans un certain principe de leurs organes et de leur corps. § 3[1]. Tous les animaux exsangues eux-mêmes ont nécessairement aussi des organes qui servent à la nutrition ; et la manière différente dont ils s’alimentent tient aux lieux de leur corps qui reçoivent les aliments. Ainsi, les mollusques ont deux dents autour de la partie qu’on appelle leur bouche ; et, dans cette bouche, il y a, en place de langue, un appendice charnu qui leur fait sentir le goût agréable de leurs comestibles. Les crustacés ont d’abord, comme les mollusques, les premières dents et le morceau de chair analogue à la langue ; mais les testacés ont tous aussi un organe de ce genre, par la même cause qu’en ont les animaux pourvus de sang, c’est-à-dire pour goûter leur nourriture.

  1. Des organes qui servent à la nutrition. Puisque autrement ils ne pourraient pas vivre. Au fond, la fonction est la même ; ce sont les procédés seuls qui différent. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, Introduction, Fonctions organiques, pp. 34 et suiv., édit. de 1830. — Deux dents… Ceci se rapporte spécialement aux mollusques céphalopodes, qui ont dans leur bouche, placée entre leurs pieds, deux fortes mâchoires de corne, semblables au bec d’un perroquet ; Cuvier, loc. cit., p. 9. Entre ces deux mâchoires, est une langue hérissée de pointes cornées. — Un appendice charnu. Ce n’est pas dire assez. — Les crustacés… les testacés. Les choses ne sont pas aussi évidentes dans ces deux ordres de mollusques ; voir Cuvier, tome III du Règne animal, édit. de 1830, p. 117 et p. 183. — Pour goûter leur nourriture. Bien que les organes du goût ne soient pas très distincts chez ces animaux, ils doivent nécessairement posséder ce sens par l’excellente raison qu’en donne Aristote ; voir Cuvier, Règne animal, Introduction, pp. 11 et suiv.