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par la chaleur qui est dans ces lieux, elle se change en suif et en graisse, au lieu de rester de la chair et du sang. § 4[1]. Telle est donc l’origine de l’épiploon, qui est ce qu’on vient de dire ; la nature l’emploie pour achever la complète coction des aliments, et faire que les animaux digèrent et cuisent leur nourriture plus aisément et plus vite. La chaleur fait cuire les choses ; or, la graisse est chaude, et l’épiploon est gras. Si donc l’épiploon est flottant au milieu du ventre, c’est pour que la partie postérieure concoure à la coction avec le foie, qui est placé tout auprès.

  1. L’origine de l’épiploon. Il est toujours fort difficile de découvrir la vraie cause ; mais ici celle qu’on attribue à l’épiploon peut paraître bien incomplète. Le mieux, était de constater simplement le fait, sans essayer de remonter plus haut. — La nature l’emploie. Il est bien certain que la nature a eu un but en faisant l’épiploon tel qu’il est ; mais quel est au juste ce but ? La science le cherche encore. Mais d’une manière toute générale, l’épiploon ou les épiploons, par la place seule qu’ils occupent, doivent concourir a la fonction de la digestion. — L’épiploon est gras. Ceci est exact ; mais la graisse est moins abondante dans l’épiploon gastro-hépatique, que dans le gastro-colique, et dans les petits appendices des gros intestins ; voir Cuvier, Anatomie comparée, loc. cit., p. 85. — Flottant au milieu du ventre. C’est de là que lui est venu son nom, comme on sait. — Avec le foie, qui est placé tout auprès. L’épiploon gastrohépatique sert de moyen d’union entre le foie et l’estomac. De la surface inférieure du foie, il s’étend à la petite courbure de l’estomac, et il tient aussi à la petite courbure depuis l’œsophage jusqu’au duodénum ; voir Cuvier, Anatomie comparée, tome IV, p. 84.