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nourrir. Mais ceux qui en ont à la fois pour leur défense et aussi pour l’attaque, ont tantôt des crocs comme le sanglier ; tantôt ils ont des dents aiguës et chevauchant les unes dans les autres, d’où vient qu’on dit de ces animaux qu’ils ont les dents en scie. En effet, comme toute la force de ces animaux réside dans leurs dents, qui ne peuvent être puissantes qu’à la condition d’être aiguës, celles qui doivent servir à la lutte s’emboîtent et entrent les unes entre les autres, afin qu’elles ne puissent pas s’émousser en se frottant entre elles. § 5[1]. Du reste, pas un seul animal n’est tout à la fois armé de dents en scie et de crocs, parce que la nature ne fait jamais rien en vain, ni rien d’inutile. Parmi les animaux, les uns se défendent en frappant ; les autres, en mordant ; et c’est là ce qui fait que les

  1. Pas un seul animal Voir des observations analogues dans l’Histoire des Animaux, loc. cit.La nature ne fait jamais rien en vain. Grand principe, qu’Aristote a cent fois répété et toujours soutenu, chaque fois qu’il en a trouvé l’occasion. Avec lui, il faut accepter ce principe, qui est profondément vrai, quoique parfois il soit bien difficile de discerner le but que la nature se propose. Voir Buffon sur cette même question, tome XIV, p. 189, edit. de 1830. — Les femelles des sangliers. J’ai conservé la formule grecque ; mais on pourrait dire : Les laies. — Parce qu’elles n’ont pas de crocs. Ou, boutoirs. Je ne vois pas que cette observation ait été recueillie par Buffon, qui a consacré une seule et même étude au cochon et au sanglier, tome XIV, pp. 186 et suiv. édit. de 1830. Il paraît bien que le sanglier est la souche de nos cochons domestiques. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 243, édit. de 1829.