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placée de cette manière. § 2[1]. Cela prouve bien qu’on est dans l’erreur quand on soutient que la nature de la bile doit servir à la sensation ; car il y a des naturalistes qui prétendent que la bile n’a pour fonction que de corroder la partie de l’âme qui réside dans le foie et de la condenser ; et que, quand elle s’épanche librement, elle rend l’âme plus douce. Certains animaux n’ont pas du tout de fiel, le cheval, le mulet, l’âne, le cerf, le daim. Le chameau n’a pas de vésicule biliaire isolée ; mais ce sont plutôt des veinules qui sont comme bilieuses. Le phoque non plus n’a pas de fiel, ni encore le dauphin, parmi les poissons de haute mer. § 3[2]. Parfois, dans un même genre, certains animaux ont du fiel, tandis que certains autres n’en ont pas ; par exemple, dans le genre des rats. Tel est l’homme lui-même ; il y a des gens chez qui l’on trouve de la bile dans le foie ; et d’autres

  1. Doit servir à la sensation. L’erreur que réfute Aristote est assez singulière, et il est difficile de voir quel était le fondement de cette théorie. Peut-être venait-elle du rapport qu’on croyait trouver entre le tempérament bilieux et le caractère. — Elle rend l’âme plus douce. Les gens atrabilaires sont en général fort irritables. — Le cheval… le cerf… le chameau… Toutes ces observations sont fort exactes, et la zoologie actuelle les a confirmées. — Des veinules. Ce sont sans doute les canaux hépatiques, qui naissent dans le foie par une foule de racines excessivement fines. — Le phoque… le dauphin. Ces remarques sont également exactes.
  2. . Parfois, dans un même genre… le genre des rats… l’homme. Je ne sais pas si la zoologie moderne a reconnu l’exactitude complète de tous ces détails ; mais ils témoignent encore une fois, après tant d’autres, et du soin qu’Aristote apportait dans toutes ces études, et de ses travaux anatomiques. Les différences entre des individus de la même espèce n’ont pu être reconnues que par les dissections les plus attentives. — On a observé par hasard… on prononce. C’est toujours l’erreur qui conclut du particulier au général. — Les moutons et les chèvres. Ceci est exact. — Naxos… Chalcis, en Eubée. Les mêmes faits sont rapportés dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIV, § 11, p. 91 de ma traduction.