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propres à l’usage commun, les dents de devant étant aiguës pour pouvoir déchirer, et les molaires étant larges et plates pour pouvoir broyer. Les canines se rapprochent des unes et des autres, et elles tiennent, par leur nature, le milieu entre les deux. Le milieu participe toujours des deux extrêmes à la fois ; et les canines sont tout ensemble aiguës et larges. Du reste, il en est de même dans ceux des animaux dont les dents ne sont pas toutes aiguës. § 3[1]. Mais les dents, dans la forme et dans le nombre où l’homme les possède, servent surtout à la parole ; car les dents de devant sont de la plus grande utilité pour prononcer les lettres. § 4[2]. Il y a des animaux qui, comme on vient de le dire, n’ont de dents que pour se

  1. Surtout à la parole. Les dents servent sans doute beaucoup à la parole dans l’homme ; mais en tant que l’homme est animal, les dents servent bien plutôt à son alimentation. — Les dents de devant… En effet, toutes les consonnes dites dentales ne pourraient être articulées sans le secours des dents. Ces différentes lettres sont disséminées dans tout notre alphabet ; mais dans l’alphabet sanskrit, elles sont groupées avec la plus parfaite exactitude, et mises au rang qu’elles occupent réellement dans la vocalise humaine. Le peu qu’Aristote dit ici des dentales est fort exact, quoique très concis ; mais en histoire naturelle, il n’avait pas à s’étendre davantage.
  2. On vient de le dire. Au § 1. — Des crocs. Ce n’est pas tout à fait le mot propre pour le sanglier ; mais j’ai dû éviter la répétition du mot de Défense, employée un peu plus haut dans un autre sens. — Qu’ils ont les dents en scie. C’est toute la force du mot dont se sert le texte. Voir la même expression dans l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. III, § 13, p. 127 de ma traduction. Dans ce passage, Aristote a déjà traité des dents, mais moins complètement qu’ici. — S’émousser en se frottant entre elles. L’explication est fort ingénieuse, et elle est incontestable,