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Dans ceux qui n’ont pas les intestins droits, cette partie s’élargit un peu plus loin ; et ils ont ce qu’on appelle le côlon et une certaine partie de l’intestin aveugle et massive ; puis, à partir de là, l’intestin redevient plus étroit et plus enroulé. § 19[1]. Après cette partie, l’intestin reste droit jusqu’à la sortie des excréments ; dans les uns, cette partie appelée l’Archos est graisseuse ; dans les autres, elle n’a pas de graisse. LA nature a fabriqué ingénieusement tous ces organes pour faciliter les élaborations successives de la nourriture, et la sortie des excréments qui en proviennent. En s’avançant et en descendant, l’excrément trouve un espace plus large et où il peut s’arrêter, pour se modifier chez les animaux qui absorbent plus de fourrage et qui ont besoin de plus de nourriture, par suite de l’amplitude du lieu et de sa chaleur. § 20[2]. A partir de

  1. Reste droit. C’est le rectum, comme son nom l’indique. C’est la dernière portion du tube digestif ; il a plusieurs courbures, malgré sa direction générale. Son diamètre, moindre que celui de l’S iliaque, va en augmentant de haut en bas, jusqu’à l’orifice. — L’Archos. Ou Anus. J’ai conservé le mot grec ; voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. XII, § 8, p. 181 de ma traduction, et la note. — La nature a fabriqué ingénieusement. C’est toujours l’admiration bien connue d’Aristote pour la sagesse de la nature. — Qui absorbent plus de fourrage. Ce sont les ruminants surtout. — L’amplitude du lieu. Il est certain que l’abdomen est plus ample chez ces animaux que chez les autres. Est-il plus chaud ? comme l’auteur le pense ? C’est douteux.
  2. A partir de là. Le point de départ anatomique n’est pas assez clairement indiqué ; et l’on ne voit pas nettement quelle est la partie du canal alimentaire que l’auteur entend désigner. — À partir de l’estomac supérieur. C’est sans doute l’estomac proprement dit, où aboutit l’œsophage, et qui se termine par le pylore. — L’intestin devient plus étroit. Ceci est exact. — À partir du côlon. En supposant même que tous ces détails ne soient pas anatomiquement aussi exacts que possible, ils témoignent qu’Aristote avait disséqué avec grand soin, pour pouvoir les recueillir. — L’estomac du bas. Peut-être vaudrait-il mieux traduire : « La cavité du bas » ; mais le texte emploie le même mot dans l’un et l’autre cas ; et j’ai dû l’imiter. — Tout à fait desséché. C’est un peu exagéré. — La sortie de l’excrément… La remarque est ingénieuse. — Plus modérés. C’est la traduction littérale ; le texte dit même : « Plus sages ». — De grands espaces. Peut-être ceci est-il relatif à la longueur des intestins. Sur ces rapports du canal intestinal à l’élaboration plus ou moins rapide des aliments, voir Cuvier, Anatomie comparée, XXIe leç., p. 141. Les étranglements du canal suppléent à sa brièveté ; d’autres fois, c’est l’augmentation du diamètre qui supplée à la longueur ; ou c’est sa petitesse qui diminue l’effet de la longueur. — Provoque le désir… L’explication peut sembler très juste. — La conformation toute droite… Même remarque.