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afin que, dans ces excroissances, comme dans une cave antérieure, ils amassent la nourriture pour la décomposer et pour lui donner la coction. § 14[1]. Du reste, ces excroissances sont dans les poissons le contraire de ce qu’elles sont dans les oiseaux. Les poissons les ont en haut près de l’estomac ; et chez les oiseaux qui ont ces excroissances, elles sont en bas à l’extrémité de l’intestin. C’est pour la même raison que certains vivipares ont aussi de ces excroissances intestinales, qui sont placées en bas.

§ 15[2]. L’espèce entière des poissons pourvue si incomplètement des moyens d’élaborer la nourriture, et chez qui elle ne fait que passer sans digestion, est excessivement gloutonne, comme d’ailleurs tous les autres animaux qui ont les intestins tout droits. Le passage des aliments étant très rapide, et la dégustation n’étant, par cette même cause, que très courte, il fallait nécessairement aussi que le désir nouveau des aliments revint tout aussi rapidement.

  1. Le contraire de ce qu’elles sont… Voir l’Histoire des Animaux, loc. cit., et aussi p. 193. — Certains vivipares. Il aurait fallu désigner plus précisément les vivipares chez lesquels on observe ces excroissances. On ne sait pas au juste ce qu’Aristote entend par ces excroissances.
  2. L’espèce entière des poissons. Cette organisation est en effet générale chez les poissons, et tous les zoologistes modernes l’ont reconnue. — Que passer sans digestion. L’observation est très juste. — Excessivement gloutonne. Le fait est en général incontestable, quoiqu’il y ait encore parmi les poissons des espèces plus voraces les unes que les autres. — La dégustation. C’est le sens propre du mot grec ; dans notre langue, le mot de déglutition serait beaucoup moins exact. — Le désir… revint. L’explication est fort ingénieuse.