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ne la divisent que très imparfaitement, parce qu’il n’est pas possible aux poissons d’y mettre le temps qui serait indispensable pour la broyer. Aussi, n’ont-ils pas de dents larges ; et comme ils ne sont pas en état de triturer la nourriture, les dents leur seraient bien inutiles. § 13[1]. De plus, tels poissons n’ont pas du tout d’œsophage ; ou bien ils l’ont très court. Mais pour faciliter la coction, les uns ont des estomacs du genre de celui des oiseaux, et bien charnus, comme le muge ; la plupart ont des excroissances compactes près de l’estomac,

  1. Du genre de celui des oiseaux. Ceci est peu exact, bien que l’auteur essaie de justifier cette observation par les détails qui suivent. Dans la plupart des poissons, l’œsophage ayant le même diamètre que l’estomac, il est très difficile de les distinguer l’un de l’autre ; et, en les décrivant, Cuvier est obligé de les confondre, p. 416, Anatomie comparée, XXe leçon. Ils engouffrent leur proie de la bouche dans l’estomac. Du reste Aristote a raison de dire que l’œsophage des poissons est très court. — Des excroissances compactes. Il est difficile de savoir ce qu’Aristote a voulu désigner par là, surtout sous cette forme générale. Il s’agit peut-être des replis que forme chez quelques poissons la membrane interne, et parfois aussi la membrane musculeuse ; mais il aurait fallu désigner plus précisément les poissons dont il s’agit. L’épaisseur de ces membranes est très variable. Peut-être est-ce aussi de la vessie natatoire qu’Aristote aura voulu parler, ou peut-être encore des appendices pyloriques. Voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. XII, § 24, p. 191 de ma traduction, et la note, où les oiseaux et les poissons sont comparés comme ici. La science moderne paraît avoir attaché à ces appendices beaucoup moins d’importance qu’Aristote.