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LIVRE III


CHAPITRE PREMIER

Des dents et de la bouche ; double destination des dents : élaborer les aliments et servir à la défense de l’animal ; rôles des dents aiguës, des molaires et des canines ; rôle des dents chez l’homme pour l’articulation de la parole ; des crocs et des dents en scie ; prévoyance de la nature ; différences des organes selon les sexes ; dents des poissons sur la langue et sur le palais ; rôle de la bouche ; ses diverses fonctions, pour la respiration, pour le combat, pour le langage ; le bec des oiseaux leur tient lieu de bouche ; différences du bec selon les espèces ; bec recourbé des oiseaux carnivores et à serres crochues ; becs droits et forts pour frapper les arbres ; becs des oiseaux herbivores et des palmipèdes ; becs dentelés, et à quelle intention ; résumé ; le visage de l’homme, seul animal qui se tienne droit.

§ 1[1]. Aux organes dont il vient d’être question, tient de très près chez les animaux l’organisation des dents et

  1. . L’organisation des dents. Pour tout ce qui va suivre sur les dents dans les diverses espèces d’animaux, on fera bien d’avoir sans cesse sous les yeux l’Anatomie comparée de Cuvier, qui a consacré à ce sujet toute la XVIIe leçon, t. III, pp. 103 et suiv., 1ere édition. — Et celle de la bouche. L’étude de la bouche tient de très près à celle des dents. La zoologie moderne a peut-être un peu trop négligé la seconde, tout en donnant une grande et juste importance à la première. — Autres que l’homme. Le texte ne peut avoir un autre sens ; mais il semble qu’il serait mieux d’employer une formule plus générale et de dire : « Pour tous les animaux. » — Une destination commune. Dans l’homme aussi, comme dans le reste des animaux, les dents servent à broyer les aliments, bien que ce ne soit pas leur seul usage. — Elles servent aussi à la défense. Presque tous les animaux emploient leurs dents aux combats qu’ils sont obligés de livrer. — À faire et à ne pas souffrir. La distinction est vraie, bien qu’elle ne soit pas indispensable, après ce qui précède. — Les animaux sauvages. Cette expression s’applique surtout aux carnassiers, comme l’auteur le dit ; mais beaucoup d’animaux qui ne sont pas carnassiers se servent de leurs dents pour se défendre, en même temps que pour manger. — D’animaux domestiques. Il serait difficile de citer un animal domestique qui ne se serve de ses dents que pour l’alimentation.