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ordre. § 4[1]. Les animaux à cornes, et à pieds fourchus, ont une rate arrondie, comme la chèvre, le mouton et les autres espèces analogues, excepté quelques-unes où, à cause de sa grosseur, elle a pris en largeur un accroissement beaucoup plus grand, ainsi qu’on le voit chez le bœuf. Tous les animaux à plusieurs doigts divisés ont une rate très longue, comme le cochon, l’homme et le chien. Dans les solipèdes, elle tient une sorte

  1. Les animaux à cornes, et à pieds fourchus. Aristote n’aurait peut-être pas dû se borner à une seule classe d’animaux, en parlant de la rate. Ce viscère varie beaucoup de forme, de volume, de couleur, de consistance, de grosseur, chez tous les vertébrés autres que l’homme. Voir Cuvier, loc. cit. pp. 59 et suiv. — La chèvre, le mouton, etc. Cuvier n’a fait aucune remarque particulière sur la rate de ces animaux. — Ont une rate très longue. C’est ce qu’a observé également Cuvier, loc. cit. p. 66, pour le cochon et l’éléphant. — L’homme. La rate chez l’homme occupe l’hypocondre droit ; mais cette situation varie beaucoup, ainsi que sa forme et son volume ; Cuvier, id. ibid. p. 57. — Et le chien. La rate est en effet chez le chien étroite et longue, prismatique ou aplatie ; Cuvier, id. ibid. p. 66. — Dans les solipèdes. Chez le cheval, la rate est plate et triangulaire. Bien qu’Aristote ne s’étende pas beaucoup sur les faits qui concernent la rate, l’étude qu’il en fait n’en est pas moins très remarquable. Ses observations sont justes ; et quoi qu’il ne connaisse pas les fonctions de la rate, encore ignorées de nos jours, on sait nettement qu’elle tient une place essentielle dans l’organisme, et il l’étudie aussi bien qu’on pouvait le faire de son temps. Il est à remarquer du reste que, dans l’Antiquité, il n’a pas été le premier à ouvrir cette route. On peut voir dans Hippocrate quelle attention la médecine donnait déjà aux affections de la rate, plus ou moins réelles ; voir l’article Rate dans la table générale de l’Hippocrate de E. Littré. Voir aussi un peu plus haut, ch. VII, § 3, et l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. XI, § 5, p. 170 de ma traduction.