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est le seul animal qui rie, le chatouillement et le rire se produisant par le mouvement de cette partie qui avoisine l’aisselle. § 6[1]. On prétend qu’à la guerre des blessures reçues dans le voisinage du diaphragme provoquent le rire, à cause de la chaleur que la blessure développe. D’après des témoins dignes de foi, ce phénomène est bien plus croyable que ce qu’on dit d’une tête d’homme parlant encore après avoir été coupée. À l’appui de cette opinion, quelques personnes citent Homère lui-même, qui dit dans un de ses vers :

« Sa tête parle encore en roulant dans la poudre »

et l’on fait remarquer que le poète dit Sa tête et non

  1. Des blessures. Le fait est assez fréquent pour qu’on ait pu l’observer d’une manière suffisante, soit dans l’Antiquité, soit de nos jours. — Dans le voisinage du diaphragme. Ceci est exact, bien que l’explication qu’en donne Aristote puisse ne pas l’être. Il ne semble pas que la chaleur ait rien à faire ici. — D’une tête d’homme. Aristote a bien raison de réfuter ce conte. — Homère. Voir l’Iliade, chant X, vers 457 ; c’est Diomède abattant la tête de Dolon, qui parle encore au moment où il reçoit le coup mortel. Le vers d’Homère n’a pas du tout le sens qu’on voulait y prêter ; et l’on conçoit très bien que la tête soit coupée au moment où l’homme parle encore. J’ai laissé avec intention une sorte d’équivoque dans ma traduction. — Sa tête et non pas lui. Ceci indique une variante dans le texte d’Homère au temps d’Aristote ; cette variante repose sur une seule lettre. Le texte actuel n’a rien de douteux ; le participe qu’emploie le poète se rapporte à Dolon, et non point à sa tête, comme le voulait la variante antique.