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confusion, sortent fréquemment des éclairs éblouissants qui dénotent le génie de l’auteur, et qui font regretter qu’une méthode plus sévère ne l’ait pas guidé. Quelques aperçus pleins de profondeur témoignent de ce qu’il durait pu faire dans une meilleure voie. Mais la gloire de Platon est ailleurs, et elle reste incomparable dans le domaine où il l’a conquise pour jamais.

Ainsi, dans l’école où Aristote est resté vingt ans un silencieux disciple, il trouvait des pressentiments qui ont pu susciter son ardente admiration pour les merveilles de la nature, et éveiller en lui l’idée d’une science nouvelle ; mais cette science, si elle était possible, était loin d’être réalisée ; il n’y avait encore que quelques matériaux d’un futur édifice, peu nombreux et presque informes. C’est Aristote seul qui a construit la science, en lui assurant des bases immuables, en lui assignant sa méthode, en fixant ses principes et ses limites, en recueillant un grand nombre des faits qui la constituent, depuis le plus éminent des êtres animés jusqu’à ceux qui se distinguent à peine de la planté. Après cet