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soient, nous ne devons jamais détourner nos regards dédaigneux, parce que, dans tous indistinctement, il y a quelque chose de la puissance de la nature et de sa beauté. Il n’y a jamais de hasard dans les œuvres qu’elle nous présente. Toujours ces œuvres ont en vue une certaine fin ; et il n’y a rien au monde où le caractère de cause finale éclate plus éminemment qu’en elles. Or la fin en vue de laquelle une chose subsiste ou se produit, est précisément ce qui constitue pour cette chose sa beauté et sa perfection.

§ 7[1]. Que si quelqu’un était porté à mépriser comme au-dessous de lui l’étude des autres animaux, qu’il sache que ce serait aussi se mépriser soi-même ; car ce n’est pas sans la plus grande répugnance qu’on parvient à connaître l’organisation de l’homme, sang, chairs, os, veines et tant d’autres parties du genre de celles-là. De même il faut encore penser, quand on

  1. Que si quelqu’un… L’argument est très-fort, et il aurait aujourd’hui autant de valeur qu’au temps d’Aristote. — La plus grande répugnance… Le mot grec peut signifier simplement aussi : « difficulté » ; mais la nuance que j’ai préférée donne encore plus de force à l’argumentation, et elle est plus d’accord avec le contexte. — De la matière… C’était ce qu’avait fait surtout l’École Ionienne. — À la forme totale. Principe très-bon, et que Cuvier appliquait en grand dans ses classifications du Règne animal. — De l’être qu’on étudie. Le texte n’est pas aussi formel.