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d’arriver à la découverte de la vérité, c’est qu’ils n’étaient pas en état de définir l’essence et la substance qui font que la chose est ce qu’elle est. Ce fut Démocrite qui, le premier, l’essaya, bien qu’on ne crût pas que ce fût nécessaire à l’étude de la nature ; mais il fut arraché à cette erreur par la réalité même. Grâce à Socrate, cette direction nouvelle se développa ; mais, du même coup, l’étude de la nature se ralentit, et ceux qui faisaient alors de la philosophie penchèrent vers l’étude des vertus utiles et de la politique.

§ 38[1]. En résumé, le mode de démonstration qu’il faut adopter est celui-ci : en supposant, par exemple, qu’il s’agisse de la fonction de la respiration, il faut démontrer que, la respiration ayant lieu en vue de telle fin, cette fonction a besoin, pour s’exercer, de telles conditions, qui sont indispensablement nécessaires.

  1. Qu’il faut adopter. Sous-entendu : « En histoire naturelle ». — Qui sont indispensablement nécessaires. Il n’y a donc ici, comme on l’indiquait un peu plus haut, qu’une nécessité hypothétique. La respiration en elle-même n’est pas nécessaire plus que l’animal qu’elle fait vivre ; mais du moment qu’elle existe, elle ne peut exister qu’avec des conditions qui sont nécessaires absolument, puisque sans elles la respiration ne serait pas possible. — Tantôt… tantôt. Voilà les deux nuances de nécessité dont il est parlé plus haut, § 36. L’une est simplement hypothétique ; l’autre est absolue. — Pour la respiration. Il faut se rappeler qu’Aristote a fait un traité fort curieux sur la Respiration ; voir les Opuscules, pages 349 et suiv. de ma traduction. Il y réfute tout au long les théories antérieures à la sienne ; et les principes qu’il y expose sont tout à fait d’accord avec ceux qu’il résume ici.