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doctrine : « Il est clair pour tout le monde, dit-il, que l’homme est ce qu’il est par la forme dont il est doué, comme si l’on ne reconnaissait l’homme qu’à sa figure et à sa couleur. » On peut répondre qu’un cadavre a aussi la même forme apparente, et que pourtant le cadavre n’est pas un homme. § 22[1]. On peut répondre encore qu’il n’est pas moins impossible qu’une main soit réellement une main dans une combinaison quelconque, par exemple si elle est en airain ou en bois. Il n’y a là qu’une homonymie, comme serait celle d’un médecin en peinture. La main ne pourrait pas alors accomplir son œuvre propre, pas plus que des flûtes en pierre n’accompliraient la leur, non plus que le médecin peint dans un tableau n’accomplirait la sienne. Semblablement à tous ces cas, il n’est pas une des parties du cadavre qui soit encore une partie véritable du corps, par exemple, l’œil, la main, etc., etc.

  1. On peut répondre encore. Même remarque. — Une main soit réellement une main. Exemple dont Aristote se sert très-souvent, et qu’il paraît affectionner. Cet exemple est d’ailleurs décisif. Il n’y a là qu’une homonymie. Voir le début des Catégories, ch. II, § 1. — Une des parties du cadavre. Voir plus haut, § 21, où ce qui est dit de l’animal entier doit s’appliquer également à chacune de ses parties. On peut voir dans Cuvier, première leçon de son Anatomie comparée, des idées analogues à celles-ci, exprimées dans un langage admirable, pour faire comprendre et définir ce que c’est que la vie. Quelques physiologistes ont cru devoir critiquer, mais bien à tort, ce morceau digne de tout éloge.