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qu’on poursuit, et le résultat pour lequel a lieu et existe chacune des choses que l’on fait.

§ 11[1]. Il en est absolument de même pour les phénomènes naturels ; seulement la forme de la démonstration et de la nécessité change pour la science de la nature, et elle est autre que pour les sciences purement théoriques. Mais c’est là une question que nous avons traitée dans d’autres ouvrages. Ainsi, le principe, le point de départ pour l’étude de la nature, c’est ce qui est, tandis que pour l’art, c’est ce qui doit être. Par exemple, la santé, ou l’homme, étant telle ou telle chose, il y a nécessité que préalablement telle autre chose existe ou se soit réalisée ; mais de ce que cette autre chose existe ou a été produite, il ne s’ensuit pas qu’elle soit ou qu’elle doive être de toute nécessité. § 12[2]. Or il n’est pas possible non plus de

  1. Pour les phénomènes naturels. Pour les faits de la nature, il y a également une nécessité hypothétique, c’est-à-dire que, la nature se proposant une certaine fin, il faut qu’elle emploie nécessairement certains organes et certains procédés, pour l’atteindre ; c’est ce que Cuvier a si bien appelé les Conditions d’existence ; voir ma Préface à l’Histoire des Animaux, tome I, p. CXXIV. — Dans d’autres ouvrages. C’est sans doute la Métaphysique que l’auteur veut désigner, loc. cit., et aussi la Physique, liv. II, ch. VIII, p. 58 de ma traduction. Mais l’indication est bien vague, et on aurait pu préciser davantage. — Ce qui est. En d’autres termes, l’observation de la réalité. Dans l’art, au contraire, l’homme est le créateur secondaire, et il lui est donné de produire quelque chose en sous-ordre. — Il ne s’ensuit pas… La pensée n’est pas aussi nette qu’on pourrait le désirer.
  2. De rattacher à l’éternel. Ici encore la pensée n’est pas assez développée ; il est vrai que l’auteur renvoie à d’autres ouvrages, où elle l’était peut-être davantage ; voir plus haut § 9. Les choses éternelles sont nécessaires aussi d’une manière absolue, tandis que, dans les choses périssables, la nécessité n’est qu’hypothétique. — Ailleurs. Voir le § précédent. — Nous y avons indiqué… Ceci peut se rapporter a la Métaphysique, et a la Physique également ; mais c’est surtout à ce dernier ouvrage, liv. II, ch. IX, p. 61 et suiv. de ma traduction.