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CLXXIII La science redoute les causes finales ; et c’est parfois un louable scrupule qui les lui fait craindre. Oui, sans doute, on en a abusé. Mais est-ce là un motif pour les repousser dans tous les cas ? Si l’on invoque l’intervention de la Providence à tout propos, pour résoudre les difficultés les plus vulgaires ; si, devant un phénomène qu’on n’a pu tout d’abord expliquer, on se décourage, et qu’immédiatement on ait recours au Deus ex machina du poète, ce n’est qu’une faiblesse ; et la science doit se l’interdire. Elle peut se fier à sa virilité ; et en ceci du moins, elle ne se méprend pas ; car il est donné à l’homme de beaucoup obtenir par de constants efforts et d’apprendre toujours davantage. Mais savoir, n’est-ce pas connaître la cause ? N’est-ce pas connaître la fin de la chose qu’on étudie ? Aristote est le premier, entre tous les penseurs, qui ait proclamé aussi résolument la croyance aux causes finales ; et après tant de siècles, après tant de controverses, elle n’a rien perdu de son importance, ni de son opportunité. Elle est aussi neuve à présent qu’elle le fut jamais ; elle est de celles qui ne vieillissent point. Serait-elle