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mais qui sont en dehors de la science. Pour nous, et jusqu’à découverte nouvelle, il n’y a d’hommes que sur la terre, et il ne peut y en avoir nulle part ailleurs.

Ce qui n’est pas moins vrai, c’est que de tous les êtres à nous connus, l’homme est le seul qui pense ; en d’autres termes, le seul capable d’observer scientifiquement et de comprendre les choses. C’est à force de labeurs qu’il y arrive, et après des siècles ; mais il y parvient. En présence des conquêtes de tout ordre qu’a déjà faites son intelligence, on serait malvenu à nier l’efficacité de ses efforts et la réalité de ses succès. Les sceptiques, quand ils s’en tiennent à leurs vagues généralités, peuvent se croire assez forts sur le terrain de leurs arguties ; mais on pourrait les prier d’aller soumettre leurs doutes à des astronomes tels que Laplace, par exemple ; et ils verraient de quel mépris et de quel ridicule la science les accablerait. Le savoir de l’homme est donc bien réel, tout limité qu’il est ; et s’il ne nous est pas permis de comprendre la nature tout entière, il est certain que ce que nous en savons est inébranlablement vrai, et que tous les jours nos connaissances s’affermissent et s’étendent en s’éclaircissant.