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Citerai-je la sculpture, l’architecture, avec les arts accessoires ? Mais à quoi bon ? La Grèce est en tout genre notre devancière, notre institutrice, notre mère. C’est un rôle incomparable, que la providence lui a donné dans le monde de l’intelligence ; c’est une supériorité qu’elle ne perdra jamais, demeurant un modèle et un enseignement éternels.

Mais laissons ces questions de prééminence et d’histoire pour ce qu’elles sont ; élevons-nous à des objets plus hauts, à l’aide de l’astronomie, même à l’aide de la métaphysique, qu’on ne craint que quand on ne la connaît pas.

S’il est un fait avéré désormais et qu’affirmait déjà le génie perspicace d’Aristote, c’est la petitesse presqu’imperceptible de notre terre « dans le système solaire, dont la vaste étendue, n’est elle-même qu’un point insensible dans l’immensité de l’espace[1]. » La planète que nous habitons est en ordre la troisième de celles qui circulent autour du soleil, maintenue dans les airs par son propre équilibre, que règle la gravitation. Sa masse est à peine la 350 millième partie de celle de l’astre central qui l’éclaire. La terre est donc comme perdue dans l’univers, si rien jamais pouvait s’y perdre. Sur la LXXXVIII

  1. Exposition du système du monde, Tome II, page 411, édition de 1824.