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vaut pas la peine qu’on s’y arrête un seul instant. Ce serait là un jugement très superficiel et très faux. J’espère qu’on s’abstiendra de le porter, si l’on veut bien examiner les choses d’un peu plus près, et jeter un coup d’œil sur la carrière que l’astronomie a parcourue depuis le ive siècle, avant l’ère chrétienne, jusqu’au nôtre. Cette carrière est très vaste, sans doute ; mais pendant cet espace de plus de deux mille deux cents ans, elle présente un progrès continu, qu’on peut suivre sans interruption, malgré de longues intermittences, du maître d’Alexandre aux plus illustres de nos contemporains.

Ce tableau peut être très instructif, et je voudrais en indiquer les principaux traits, avec une concision qui permettra de les saisir plus aisément.

On suppose bien que je n’entreprendrai pas ici une histoire, même très abrégée, de la science des astres ; mais en me bornant à montrer où en étaient les esprits les plus éclairés au siècle d’Aristote, et où nous en sommes aujourd’hui, je rapprocherai les deux points extrêmes : le point d’où est parti l’esprit humain dans les écoles de la Grèce, et le point qu’il a atteint en ce moment, sans préjudice des conquêtes illimitées qu’il lui restera toujours à faire.

On pourra tirer un autre avantage de cette rapide esquisse ; et en élargissant un peu le cadre, on verra non seulement comment a procédé l’astronomie,