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ment plus de faits constatés, et des faits constatés beaucoup plus sûrement.

Quant au télescope et à tous les instruments qui l’accompagnent et le complètent, il n’est pas besoin d’insister ; c’est le télescope qui a véritablement ouvert le ciel ; la vue de l’homme, quelque perçante qu’elle soit, n’est rien en comparaison. La vue suffit pour jouir de la magnificence du spectacle céleste ; c’est trop peu pour en sonder les profondeurs même les plus prochaines. L’anneau de Saturne, par exemple, n’eût jamais existé pour nous, pas plus que pour l’antiquité grecque, sans cette invention de Galilée, très perfectionnée de nos jours, et qui pourra se perfectionner encore. Mais ces instruments, tout utiles qu’ils sont, ne peuvent l’être qu’en se mettant au service de la science, qui les a devancés de longtemps, et qui a pu tracer sans eux pendant bien des siècles son pénible et glorieux sillon. C’est d’hier qu’on a décomposé les nébuleuses, dont on connaît déjà bien des choses importantes, malgré leur incalculable éloignement ; c’est d’hier qu’on a pu recueillir tant de renseignements nouveaux sur notre monde solaire, où nous avons encore tant à connaître.

Cette simple considération doit nous donner beaucoup à réfléchir, et sur le passé de la science, et sur son avenir probable. En regardant en arrière, nous LXXXII