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LXI trois siècles d’intervalle, qui sont tant déjà pour les hommes, sont en ceci à peu près nuls. Il y a deux cents ans à peine qu’on se sert du télescope. Quand il aura servi huit ou dix mille ans encore, il fera à la science humaine bien des révélations inattendues. A cette heure, et après si peu de temps, celles qu’ils nous a faites sont déjà bien curieuses.

Il y a de ces étoiles qui sont isolées, et c’est le plus grand nombre ; il y en a qui se groupent par deux, par trois, par quatre,.par six, reliées à un centre commun autour duquel elles tournent, ou tournant l’une autour de l’autre. Depuis un siècle, on a reconnu six mille groupes binaires ; et l’on a pu calculer, pour quelques-uns, la durée de leurs révolutions réciproques ; c’est ainsi que pour Zêta, de la constellation d’Hercule, cette durée est de trente six ans, tandis qu’elle va jusqu’à 45 ans pour la soixante-et--unième étoile de la constellation du Cygne. Pour d’autres, on a cru constater des périodes de quatorze ans seulement, et pour d’autres, des périodes de douze siècles.

Le télescope a fait voir beaucoup plus nettement qu’à la simple vue, que les étoiles avaient des couleurs très variées. En général, elles sont blanches ; mais il en est, surtout parmi les groupes, qui sont rouges, jaunes, vertes, bleues ; en un mot, elles ont toutes les nuances du prisme. Ces couleurs ne LXII