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tution des corps. Je ne le suivrai pas dans ces détails ; et je termine avec lui par sa théorie de la pesanteur, qui se rattache de plus près aux questions antérieurement traitées.

Dans tout ce qui précède, on a pu voir apparaître de loin en loin quelques germes heureux sur la théorie de la pesanteur universelle ; mais Aristote n’a pas développé ces pressentiments remarquables autant qu’on aurait pu l’espérer. Ses explications de la pesanteur sont très peu satisfaisantes ; et le principal mérite qu’elles aient, c’est qu’elles veulent embrasser la question dans toute sa généralité, contrairement à quelques philosophes, entr’autres, Empédocle et Anaxagore, qui n’avaient étudié que la pesanteur et la légèreté relatives. Aristote insiste donc sur ce grand fait, qu’il y a des corps qui descendent en bas et qu’il y en a qui s’élèvent, c’est-à-dire, qui sont pesants ou légers. Des philosophes ont nié que le monde eût un bas et un haut, sous prétexte » qu’on est partout, sur le globe, dans la même position, qu’on est en tout sens son propre antipode, et qu’on va partout à sa propre rencontre. « Le fait est vrai certainement ; mais ceci n’empêche pas que le haut ne soit l’extrémité du ciel, où se porte le feu, et que le bas ne soit le centre, où se portent tous les corps graves par leur tendance naturelle. Il doit y avoir une cause qui XXXVIII