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que donnent les mathématiciens en astronomie, ajoute Aristote, témoignent en faveur de la théorie que nous venons de présenter ; car les phénomènes se produisent pour les changements de formes qui constituent l’ordre des astres, comme si la terre était au centre. »

C’est donc en invoquant les faits qu’Aristote se décide, et qu’il établit une erreur qui a régné durant plus de vingt siècles. Il croit ne s’en rapporter qu’à l’observation la plus attentive et la plus intelligente ; et il ne voit pas qu’il cède, lui aussi comme le vulgaire, à une illusion des sens. Mais cette illusion est si forte que, même de nos jours, Laplace a dû conserver à cet égard beaucoup de condescendance, et qu’il a consacré tout le premier livre de son Exposition du système du monde aux mouvements apparents des astres, avant d’expliquer leurs mouvements réels. Je ne dis pas que ceci justifie tout à fait Aristote, et je confesse qu’il eût été digne de son génie de discuter la portion de vérité qui se trouvait dans les systèmes combattus par lui, et de reconnaître toute la valeur qu’elle pouvait avoir.

En ce qui concerne la sphéricité de la terre, le philosophe est absolument dans le vrai ; et il la démontre autant qu’il le peut. D’abord il allègue la chute des graves, qui, sur toutes les parties de la terre, se dirigent toujours au centre, non par des XXXV