Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

il est accumulé au-dessous d’elle et elle l’embrasse comme un vaste couvercle.

Ce qu’on dirait peut-être de plus probable, avec quelques autres philosophes, c’est que la terre a été portée au centre par la rotation primitive des choses, ainsi que dans l’eau et dans l’air, on observe les corps les plus gros et les plus lourds se porter toujours au centre du tourbillon. On peut croire encore, avec Empédocle, que la terre se maintient sans tomber, comme, dans les vases qu’on fait tourner rapidement, l’eau est souvent en bas el néanmoins ne tombe point, emportée par la relation qui lui est imprimée. Il peut y avoir du vrai, selon Aristote, dans ces théories ; mais si la rotation primitive a pu porter la terre au centre, reste toujours à savoir comment elle peut y demeurer actuellement que la relation a cessé, et comment les graves tombent toujours vers elle, tandis que les corps ignés s’en éloignent pour monter vers la région supérieure. Le lourd et le léger existent indépendamment de la rotation, et ils existaient sans doute avant elle.

A côté de cette opinion d’Empédocle, il faut en citer une autre qui s’en rapproche : c’est celle d’Anaximandre, qui croit que la terre se maintient en repos par son propre équilibre. Placée au milieu, et à égale distance des extrémités, il n’y a pas de raison pour qu’elle aille dans un sens plutôt que