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la terre était infini, et ils ont donné à la terre des racines sans fin, comme le fait Xénophane de Colophon, afin de s’éviter la peine de rechercher la véritable cause. Aussi Empédocle lui-même n’a-t-il pas manqué de réfuter ces théories, quand il a dit :

« Les fondements du globe et l’éther impalpable,
« Dont on nous parle tant, ne sont que de vains mots,
« Répétés sans raison par la langue des sots. »

D’autres philosophes font reposer la terre sur l’eau. La plus ancienne opinion de ce genre que nous ait transmise la tradition, est celle de Thalès de Milet, qui a dit, assure-t-on, qu’elle restait immobile, parce qu’elle surnageait comme un morceau de bois flottant ou quelqu’autre matière analogue, attendu que dans l’ordre de la nature les corps ne flottent pas sur l’air, mais sur l’eau.

§ 8. Comme si l’on pouvait supposer que la loi qui s’applique à la terre, ne s’applique plus à l’eau, qui l’environne et la supporte. En effet, l’eau non plus ne saurait, par sa constitution naturelle, se tenir en suspens dans l’air ; et il faut qu’elle