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se fait autour d’un centre ; et il n’y a ni centre ni milieu pour l’infini. Le ciel n’est donc pas plus infini que son mouvement. L’infini ne peut pas se mouvoir ; car, s’il se portait dans un lieu autre que lui-même, il ne serait plus l’infini. Et peut-on comprendre deux infinis, dont l’un agirait sur l’autre ?

Aristote poursuit.

Si le ciel est fini, il renferme néanmoins toutes choses ; il est impossible d’imaginer un corps qui soit en dehors de lui. En supposant qu’il y ait encore d’autres mondes que le nôtre, les éléments y seraient toujours ce que nous les observons ici-bas, les uns se portant vers le centre, les autres s’en éloignant. Il faudrait donc qu’il y eût un centre dans ces mondes ; alors notre terre serait attirée vers ce centre, qui ne serait plus le sien, et elle serait animée d’un mouvement contre nature, que nous ne lui voyons pas. Par un renversement analogue, le feu, au lieu de se diriger en haut, se dirigerait en bas. Ce sont là des impossibilités manifestes ; et comme nous voyons le centre de la terre immobile, il n’est que faire d’inventer un autre monde et un autre ciel purement hypothétiques. Le centre de l’univers est unique, ainsi que son extrémité. Ce centre est celui de la terre, vers lequel les graves sont attirés avec d’autant plus de force qu’ils s’en rapprochent davantage dans leur chute. L’extrémité de l’univers,