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c’est-à-dire le ciel, est si évidemment quelque chose de divin, et de tout à part dans la nature, que c’est là où « tous les hommes, grecs ou barbares, pourvu qu’ils aient quelque notion de la divinité, placent la s demeure des Dieux qu’ils adorent. » Ils croient que le séjour des Dieux est immortel, comme les êtres supérieurs qui l’habitent. Bien plus, a-t-on jamais remarqué dans le ciel le moindre changement ? La tradition, soigneusement transmise d’âge en âge, y a-t-elle jamais signalé la plus faible perturbation ? Cette course éternelle a-t-elle jamais été troublée ? Et le mot d’Éther, par lequel on désigne généralement ce corps, n’exprime-t-il pas à la fois et le mouvement qui l’emporte et l’immuabilité de ce mouvement ? Mais, comme Dieu et la nature ne font jamais rien en vain, il est clair que ce corps est seul et qu’il forme un tout ; car un second corps de même genre ne pourrait être qu’un contraire, et il n’y a rien de contraire ni au cercle ni au mouvement circulaire.

Est-ce à dire que ce corps un, impérissable, immuable, parfait, divin, éternel, soit en outre infini ? Aristote ne le pense pas. Tout corps est nécessairement fini ; et celui-là, précisément parce qu’il est parfait, doit être fini. La perfection implique une fin et une limite. En effet, le ciel accomplit sous nos yeux son mouvement circulaire, fini et limité. Ce mouvement