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LIVRE I, CH. VII, § 2.

CHAPITRE VII.

Considérations générales sur la nature et le mouvement des corps ; aucun corps ne peut être infini. L’infini ne peut avoir de mouvement ; démonstration graphique des rapports du fini et de l’infini. Il n’y a pas de corps en dehors du ciel ; citation du Traité du Mouvement ; réfutation de Démocrite et Leucippe, soutenant l’existence des atomes et du vide. Le corps de l’univers doit être continu, et il ne peut être infini.

§ 1. Il faut nécessairement que tout corps soit ou infini ou fini[1]. S’il est infini, il faut qu’il soit composé tout entier de parties homogènes ou de parties hétérogènes. S’il est composé de parties hétérogènes, les espèces de ces parties doivent être ou limitées en nombre ou infinies[2]. § 2. Or, il est évident, et l’on doit admettre que ces espèces ne peuvent pas être en nombre infini[3], du moment que l’on nous accorde l’exactitude de nos premières hypothèses[4] ; car les mouvements primitifs étant limités[5], il faut nécessairement que les espèces des corps simples[6] soient limitées

  1. Aristote procède ici comme dans beaucoup d’autres cas, par la méthode de division qu’il emprunte à la doctrine platonicienne, tout en en faisant la critique ; voir Premiers Analytiques, livre 1, ch. 31, p. 144 de ma traduction, et Derniers Analytiques, livre II, ch. 5, p. 209 de ma traduction.
  2. J’ai ajouté : En nombre, et la suite justifie cette addition.
  3. Première supposition ; l’infini ne peut pas être composé d’éléments hétérogènes.
  4. Voir plus haut, ch. 2.
  5. Et au nombre de trois : le mouvement en haut, le mouvement en bas, et le mouvement circulaire.
  6. Ce sont la terre, l’eau, l’air et le feu, avec le cinquième élément, qui forme le Ciel. Le mot dont se sert le texte