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TRAITÉ DU CIEL.

§ 11. On voit donc évidemment[1] que le corps qui se meut circulairement[2] n’est pas sans bornes et n’est pas infini, mais qu’il doit au contraire nécessairement avoir une fin.

CHAPITRE VI.

Un corps quelconque ne peut jamais être infini, non plus que sa pesanteur ou sa légèreté ; démonstration de cette théorie. — Citation de l’ouvrage sur les Principes ; hypothèse du monde considéré comme infini ; pluralité des cieux, sans que les cieux puissent être en nombre infini.

§ 1. Mais on peut dire, en outre[3], que ni le corps qui tend vers le milieu[4], ni le corps qui s’en éloigne, ne sont pas plus infinis que le corps à mouvement circulaire[5]. En effet, les directions[6] en haut et en bas sont contraires l’une

  1. Résumé assez exact de ce chapitre.
  2. C’est le Ciel tout entier, moins la Terre qui reste immobile, et autour de laquelle tourne tout le reste, d’après les théories d’Aristote.
  3. Après avoir prouvé que le corps qui se meut circulairement ne peut être infini, on applique cette démonstration aux corps qui, au lieu de se mouvoir circulairement, sont animés d’un mouvement en ligne droite, soit qu’ils tombent vers le centre par leur poids naturel, comme la terre et l’eau, soit qu’ils s’éloignent du centre par leur légèreté, comme l’air et le feu. En un mot, si le cinquième élément ne peut être infini, les quatre autres ne le sont pas plus que lui.
  4. Ou vers le centre. J’ai conservé le mot de Milieu, pour me rapprocher davantage du texte.
  5. J’ai ajouté ces mots pour compléter la pensée et l’éclaircir.
  6. J’ai préféré ce mot à celui de Mouvements.