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TRAITÉ DU CIEL.

ne peut y avoir plus de corps simples[1] que ceux qu’on a nommés ; car il faut nécessairement que le mouvement d’un corps simple soit simple comme lui. Or, pour nous, les seuls mouvements simples sont le mouvement circulaire et le mouvement en ligne droite[2] ; et ce dernier se divise en deux parties, le mouvement qui part du centre[3], et le mouvement qui va vers le centre[4] ou le milieu.

  1. Selon Aristote, il y a cinq corps simples, les quatre éléments, plus l’éther ou le ciel. Ce dernier élément, qui est supérieur à tous les autres, a un mouvement circulaire ; les quatre autres ont le mouvement en ligne droite, soit en haut, soit en bas, deux par deux.
  2. Voir plus haut chap. 2, §§ 3 et suiv., page 1.
  3. Ou force centrifuge.
  4. Ou force centripète. Le premier mouvement appartient à l’air et au feu ; le second appartient à la terre et à l’eau. Aujourd’hui toute cette cosmologie peut nous paraître bien grossière et bien peu précise. Mais il faut se reporter au temps d’Aristote où toutes ces théories étaient fort neuves et pouvaient passer pour un grand progrès. Il faut ajouter qu’elles ont été dominantes jusqu’au seizième siècle, et que ce n’est guère que depuis lors que l’analyse a été poussée plus loin, et qu’on a fait de nombreuses et importantes découvertes, par des méthodes que la scholastique n’avait pas pratiquées, mais qui étaient bien déjà celles d’Aristote.