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TRAITÉ DU CIEL.

CHAPITRE III.

Explication de ce qu’il faut entendre par pesanteur et légèreté ; le corps dont le mouvement est circulaire ne peut avoir ni l’une ni l’autre ; il est incréé, impérissable et absolument immuable. Accord unanime des opinions et des traditions humaines sur ce sujet ; on a toujours placé la divinité dans le lieu le plus élevé de l’univers ; l’étymologie seule du mot d’Éther atteste cette croyance universelle. Erreur d’Anaxagore.

§ 1. Dans ce que nous venons de dire, il y a certaines assertions qui ne sont que des hypothèses[1], et certaines autres qui sont démontrées. Ainsi, il est évident[2] que tout corps sans exception[3] n’a pas légèreté et n’a pas pesanteur. Mais il faut expliquer ce qu’on doit entendre par pesant et par léger, nous y arrêtant maintenant dans la mesure qui convient pour le besoin de la discussion présente, et nous réservant d’y revenir ultérieurement[4] avec plus de précision, lorsque nous étudierons[5] l’essence de

  1. Il aurait fallu préciser ces hypothèses en indiquant les assertions auxquelles on ne donne qu’une valeur incomplète ; il aurait fallu aussi préciser davantage les assertions qu’on regarde comme démontrées.
  2. Cette évidence est fort contestable ; et comme le cinquième élément échappe à l’observation, il est difficile de démontrer d’une manière absolue ce qu’il peut être.
  3. J’ai ajouté ces mots pour rendre plus nettement la pensée. Il n’y a que le cinquième élément qui n’ait ni pesanteur ni légèreté.
  4. Voir plus loin le livre IV.
  5. Id., ibid.