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TRAITÉ DU CIEL.

sont composés de ceux-là[1]. J’appelle corps simples ceux qui ont naturellement en eux le principe du mouvement, comme le feu et la terre, avec leurs diverses espèces, et les corps analogues[2]. Il faut également que les mouvements soient les uns simples et les autres mixtes, de quelque façon que ce soit. Les mouvements des corps simples sont simples ; ceux des composés sont mixtes[3] ; et ces derniers corps[4] se meuvent suivant l’élément qui prédomine en eux[5].

§ 5. Puis donc qu’il y a un mouvement simple, et que c’est le mouvement circulaire ; puis donc que le mouvement d’un corps simple doit être simple aussi, et que le mouvement simple doit être celui d’un corps simple, car le mouvement d’un corps composé[6] dépend de l’élément prédominant qu’il contient, il s’ensuit, de toute nécessité, qu’il existe un corps simple[7] qui, par sa propre nature, doit être doué du mouvement circulaire.

  1. Nous ne dirions pas autrement aujourd’hui ; seulement, les corps simples ne sont pas les mêmes, et l’analyse en a poussé le nombre bien au-delà de ceux que supposaient les Anciens.
  2. Par corps analogues, on ne peut entendre ici que les deux autres éléments, l’air et l’eau. Il n’y a aucun inconvénient à réduire tous les corps à ces quatre là, quand on se rappelle l’extension que les Anciens donnaient à ces idées ; par exemple, les minéraux de toute espèce, les métaux, les bois, les plantes étaient compris sous la nom générique de Terre : et de même pour tout le reste. Voir la Météorologie, passim et notamment livre IV, ch. 6, § 2.
  3. Ceci aurait demandé à être éclairci par des exemples ; car il est difficile de comprendre comment les composés pourraient avoir plusieurs mouvements, puisqu’ils sont toujours entraînés par l’élément qui y prédomine.
  4. Le texte n’est pas aussi précis.
  5. Voir la Météorologie, loc. cit.
  6. Répétition d’une partie du § précédent.
  7. Ce corps simple est le cinquième, et il doit se joindre aux quatre autres ; ce serait le ciel, selon quelques