Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
LIVRE I, CH. I, § 3.

rent, comme, par exemple, on passe de la longueur à la surface, ou de la surface au corps. Le corps, s’il était dans cette condition, ne serait plus une grandeur complète ; car cette transition à un autre genre[1] ne peut nécessairement avoir lieu que par suite d’un certain défaut ; or il n’est pas possible que ce qui est complet soit défectueux, puisqu’il est tout ce qu’il doit être.

§ 5. Ainsi donc les corps qui se présentent à nous sous forme de simple partie[2] d’un tout, doivent être chacun faits ainsi selon leur définition même que nous venons d’indiquer[3] ; c’est-à-dire qu’ils ont toutes les dimensions possibles. Mais ils se limitent et se déterminent[4] par les corps voisins qu’ils touchent. Aussi voilà pourquoi, sous un certain point de vue, chaque corps est multiple[5]. Mais il faut bien que le tout, dont ces corps ne sont que de simples parties, soit complet nécessairement ; et ainsi que le mot même de Tout[6] l’exprime assez, il n’est pas possible que le tout soit de telle façon[7], et qu’en telle autre façon il ne soit pas.

    comme on passe du point à la ligne et de la ligne à la surface, pour arriver de la surface au corps. Mais une fois là, il est interdit d’aller plus loin.

  1. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis, et j’ai dû paraphraser un peu tout ce passage.
  2. Ce sont tous les corps qui sont accessibles à nos sens et à notre observation.
  3. C’est-à-dire que tout corps, par cela seul qu’il est corps, a nécessairement les trois dimensions.
  4. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte.
  5. La pensée est obscure et demandait à être plus développée.
  6. J’ai ajouté ces deux derniers mots.
  7. Le tout est nécessairement immuable et éternel.