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doit CIX lui être toujours présente, et le frapper quand il tente de s’élever à l’intelligence souveraine : c’est qu’elle est éternelle et infinie. Il n’est pas donné à notre esprit de la concevoir autrement, et cela est si vrai que, quand on nie l’intelligence pour y substituer la matière, c’est le monde que l’on fait infini et éternel, à sa place. La cause première ne se comprend que sous ces deux conditions, qui au fond reviennent aussi à une seule, l’infinitude, soit de durée soit d’espace.

Or, dans l’éternité, il n’y a et il ne peut y avoir ni passé, ni avenir ; il n’y a qu’un éternel présent. Ainsi que l’a dit la Bible : « L’éternel est celui qui est. é Lors donc que la science astronomique nous parle de ces distances incommensurables et de ces durées qui ne le sont pas moins, il faut bien nous dire que tout cela ne regarde que nous ; toutes ces mesures si précises de temps et de lieux s’annulent devant l’infini et s’anéantissent. S’il est un axiome avéré en mathématiques, c’est que toute quantité finie, quelque grande que l’imagination la suppose, quelque grande que l’astronomie nous la montre en réalité, est égale à zéro quand c’est l’infini qu’on met en parallèle. Ces successions de phénomènes qui nous confondent, ces éloignements des corps célestes, ces nombres encore plus effrayants que les distances elles-mêmes, tout cela est fini, comme CX