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CIV J’ajoute que le refroidissement de ’la nébuleuse solaire, s’il a en effet commencé pour constituer notre système planétaire, doit toujours continuer ; car pourquoi cesserait-il ? Mais alors que devient la stabilité du monde, que l’on s’est efforcé si constamment de démontrer ? Le refroidissement ne devra-t-il pas poursuivre ses effets sur le soleil, sur les planètes, sur les satellites 7 Et si c’est lui qui a produit notre monde solaire, n’est-il pas destiné aussi à le détruire un jour ? L’ordre du monde est ruiné par cette théorie, comme Aristote déjà le reprochait à celles d’Empédocle. Peut-être prétendra-t-on que le refroidissement, une fois arrivé à un certain point, s’arrête, et qu’il ne dépassera pas les limites où nous le voyons dans l’état présent des choses. Mais dans ces immenses périodes de mouvements cosmiques et moléculaires, qu’est-ce que deux ou trois siècles d’observations précises, comme nous en avons ? ou même deux ou trois mille ans, si l’on veut bien accepter les observations de l’antiquité ? D’espace d’un siècle, qui nous parait encore aujourd’hui quelque chose dans nos mesures de la durée, s’amoindrit de plus en plus devant un passé qui s’accumule sans cesse, et devant des phénomènes dont les proportions se rapprochent toujours davantage de l’infini. Ce refroidissement commencé sans cause appréciable, existe-t-il comme on l’a dit ? Les traces CV