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s’en défaire, en enfumant leurs trous, en les bouleversant, en lâchant des porcs qui fouillent leurs nids. Les renards et les belettes en détruisent aussi beaucoup ; mais rien ne peut triompher de leur fécondité, et de la rapidité avec laquelle ils se reproduisent.

Parmi les animaux féroces, l’ours a une façon de s’accoupler toute particulière. Le mâle ne monte pas sur la femelle, qui le reçoit en restant couchée à terre ; mais le ventre du mâle n’en est pas moins sur le dos de la femelle. La gestation est assez courte. Les petits sont au nombre de cinq au plus ; parfois, il n’y en a qu’un ou deux. L’ourson naît très petit en comparaison du corps de sa mère ; il est plus petit qu’une belette et gros comme un rat ; il ne voit pas clair ; ses membres sont à peine formés. L’accouplement des ours a lieu dans le mois d’Elaphébolion, c’est-à-dire, vers l’équinoxe du printemps ; la femelle met bas à l’époque où les animaux se cachent et s’enfouissent pour hiberner. Les petits élevés par la mère ne se montrent guère qu’au début de l’été. Il est très difficile de prendre une ourse qui soit pleine.