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s’en vont à part et restent entre eux. L’ardeur qui les pousse à s’accoupler fait que chacun d’eux, lorsqu’il est solitaire, creuse des trous dans le sol, et leurs fronts sont souillés de terre. La cause de ces transports, c’est que cet animal est très lascif. Au moment de la saillie, leur chair devient mauvaise ; elle a une odeur repoussante, dans le genre de celle des boucs. Dans l’été, temps où ils ne saillissent pas, ils deviennent très gras, et tellement lourds que des chasseurs à pied peuvent les prendre, s’ils les poursuivent avec un peu de persévérance.

Le renard couvre sa femelle à la façon de tous les quadrupèdes ; mais ses petits, qui sont aveugles en naissant, sont encore plus difformes que ceux de l’ourse ; la mère les lèche pour les réchauffer, et pour les former petit à petit. Quand elle est près de mettre bas, elle change si fréquemment de place qu’il est très difficile d’en prendre une qui soit pleine. Elle a tout au plus quatre petits. La louve porte et produit dans les mêmes conditions que la chienne, pour le temps de sa gestation et pour le nombre de ses petits, qui ne voient pas clair